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Faisons de la SMART Mobility une réalité, maintenant

Une maturité accrue, en parallèle d’une convergence avec les leçons tirées de l'ère COVID-19, offrent l'opportunité de passer des concepts de la SMART Mobility à une réalité dans nos villes. Avec une lente reprise du transport et de la mobilité à la suite des levées de restrictions COVID-19, les villes ont maintenant tout intérêt à organiser et à gérer correctement les flux de mobilité. Chez Avertim, nous pensons que les villes devraient prendre l'initiative de définir les objectifs, réunir toutes les parties prenantes, partager les meilleures pratiques d'industries telles que l'aviation et définir la portée de la SMART Logistics à court terme.    

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Regardons du bon côté des choses

Si c’est peut-être l’un des rares effets positifs du COVID-19, une réduction de la pollution de l’air a bien été observée durant ces derniers mois. En effet, les restrictions sanitaires et la généralisation du télétravail ont aussi entrainé une baisse du nombre d’embouteillages notamment sur les déplacements pendulaires et ainsi diminué drastiquement les émissions de CO2 dans les villes. Malheureusement, rien ne semble empêcher un retour à la réalité une fois la pandémie terminée, à moins que acteurs concernés ne décident de changer les choses dès maintenant ! Alors que des concepts tels que celui de SMART Cities existent depuis quelques années déjà sur le plan théorique, la SMART Mobility, elle, est aujourd’hui prête à être testée et développée.

Contexte

La SMART Mobility est un service de mobilité intelligent. En effet, il permet aux usagers de choisir le ou les modes de transport les plus efficients pour un trajet donné. Grâce à l’exploitation des données, ce service fournit une information en temps réel et capable de s’adapter à tout imprévu (un accident sur une ligne de métro par exemple). La SMART Mobility propose toujours au consommateur le meilleur itinéraire, celui qui sera le plus optimal, ponctuel, confortable, sûr et qui nous permettra de réduire notre impact environnemental lors de nos déplacements.

Le marché de la SMART Mobility est en pleine croissance et mutation. Les vélos sont déjà largement utilisés dans de nombreuses villes, et de nouveaux types de véhicules, tels que les scooters électriques, arrivent sur le marché. En outre, pour la première fois en 2020, le nombre de voitures électriques vendues en Union Européenne, soit 1,3 million, a dépassé le nombre de voitures électriques vendues en Chine (EV volumes.com). Aussi, le carpooling (covoiturage) qui fonde son modèle sur le partage des frais entre le conducteur et les passagers se répand de plus en plus grâce aux plateformes digitales de mise en relation. Dans un futur relativement proche, d'autres modes de transport, tels que les drones commerciaux et les véhicules autonomes feront également leur entrée sur le terrain. Cette perturbation des transports crée un nouveau marché de niche pour les entreprises commerciales qui exploitent et entretiennent l'ensemble de la flotte de véhicules pour le compte d'une ville. Sur un marché où l’IoT devient progressivement la norme pour tous les appareils et véhicules déployés, cette tendance changera aussi bientôt la façon dont les modes de transport peuvent interagir et être gérés.

Le moment est venu de mettre la SMART Mobility en pratique

La mobilité intelligente a-t-elle suffisamment évolué pour que les villes puissent en développer l’usage ? Face à l’émergence du concept de Mobility as a Service (MaaS) basé sur l’économie du partage, les villes doivent s’adapter. Les futurs cadres de gouvernance MaaS (Mobility as a Service) devraient contribuer au déploiement d’un service de mobilité inclusif et également réparti sur le territoire. Nous croyons néanmoins que les solutions de mobilité partagée ne doivent pas remplacer, mais compléter et alimenter les services de transport de masse, qui restent l'épine dorsale de la mobilité urbaine.

Finalement, le concept de SMART Mobility peut-il être mis en œuvre et testé dès maintenant ? Nous pensons effectivement que le moment est venu, notamment puisque les restrictions sanitaires sont progressivement levées et la saison estivale bien installée. Il nous semble plus judicieux de tester ce concept dans des petites villes touristiques confrontées à un fort afflux de visiteurs et devant toujours appliquer les mesures de la COVID-19 (distance, densité, ...). 

Que faut-il faire pour aider ces villes à gérer intelligemment les flux de mobilité et à proposer aux consommateurs les bons modes de transport ?  6 couches différentes doivent être mises en œuvre (voir aperçu).

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Selon nous, les couches 1 et 2 sont les moins développées. L'infrastructure concerne les hubs permettant aux voyageurs de changer de mode de transport, les points de recharge électrique, les pistes cyclables et piétonnes et l’installation de péages. L'élément "coordination" de la deuxième couche doit être renforcé. La MaaS implique que les différentes parties prenantes – les navetteurs, agrégateurs et fournisseurs de services – s’allient tout au long du cycle de vie de ce nouveau système de mobilité. Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne le contrôle les modes de transport individuels, la collecte de données et leur application à la gestion des flux.  Cependant, la collaboration entre les différentes entreprises impliquées doit être dynamisée. Il s'agit d'instaurer de la confiance et de comprendre que toutes les organisations impliquées servent avant tout le même objectif. 

Par conséquent, la phase de démarrage de l'expérimentation de la SMART Mobility passera par un modèle hybride. Le plus important est que les fondations soient solides, lui permette de fonctionner et de collecter les informations nécessaires aux actions correctives.

Comme indiqué, lancer ce concept dès maintenant signifie également que certaines données supplémentaires, résultant des mesures COVID, doivent être prises en compte dans les couches 3 et 4. Par exemple, au cours des premières semaines du printemps en Belgique, les trains entrant dans les villes côtières étaient surchargés et n'étaient pas en mesure de gérer les flux, malgré l'utilisation de nombreuses caméras, de gardiens et de policiers. Ce scénario prouve que, en dépit de moyens appropriés, les actions correctives sont le plus souvent prises de manière réactive et ne servent pas à l'efficacité globale de la mobilité. Sans parler du confort des usagers. Ces villes devraient également évaluer les leçons qui peuvent être tirées de la crise du COVID-19, en mettant l'accent sur les mesures qui améliorent la résilience des systèmes de transport public et les préparent à de futurs événements perturbateurs. Ces mesures pourraient inclure une meilleure flexibilité des opérations, de nouveaux concepts d'hygiène, davantage d'automatisation et un engagement différent avec les utilisateurs.

D'un point de vue technologique, les couches 5 et 6 sont en cours de développement via de nouvelles applications et de nouveaux systèmes, mais ne couvrent pas encore l'ensemble de l'expérience utilisateur/client. C’est pourquoi la construction des couches 5 et 6 relève davantage d’une question d'intégration. 

Les prochaines étapes

Selon nous, les villes peuvent également s'appuyer sur les meilleures pratiques des industries de pointe comme l'aviation, pour faire un bond en avant et utiliser des méthodes prouvées. Bien sûr, il ne s'agit pas de copier ces technologies, mais plutôt d'investir dans les leçons apprises et de discuter avec les différentes parties prenantes et entreprises impliquées. Cela rendra les tests SMART Mobility plus faciles à gérer dans la pratique et évitera des efforts inutiles. Dans le secteur aéroportuaire, l'UE a soutenu et subventionné les projets SESAR (ciel unique européen) et, depuis 2014, de nombreux aéroports ont progressé dans la mise en place des centres de contrôle des parties prenantes (centre d'exploitation aéroportuaire) et du plan d'exploitation aéroportuaire (AOP). L'objectif de l'AOP est d'utiliser des données prédictives pour améliorer les processus et les expériences des passagers à l'aéroport. 

Les villes doivent prendre l'initiative de réunir les différentes parties prenantes autour de la table, d'échanger sur les meilleures pratiques, de formuler des objectifs clairs et concrets à court terme, et de définir un champ d'application pilote réalisable avec les différentes parties. 

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Ecrit par 

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  • Bart S.,  Directeur, Avertim